Le 30 janvier 2025, le monde observe la Journée mondiale des maladies tropicales négligées. Ces affections, comme la lèpre ou la dengue, touchent principalement les populations vulnérables des zones les plus reculées de la planète. L'Afrique, qui représente environ 40 % des cas, subit particulièrement leurs conséquences, tant sur le plan sanitaire qu'économique. Pourtant, le financement mondial consacré à cette lutte reste largement insuffisant, avec moins de 2 % des fonds mondiaux alloués à la prise en charge de ces maladies. Malgré cela, des pays comme le Sénégal s'efforcent de changer la donne, même si de nombreux obstacles demeurent.
Des mesures prises par le Sénégal pour lutter contre les maladies tropicales négligées
Le Sénégal a mis en place plusieurs stratégies pour combattre 15 des 21 maladies tropicales négligées recensées dans le monde. Ces efforts incluent des campagnes de distribution de médicaments, ainsi que des programmes de prévention tels que la chimioprévention pour des affections comme la filariose lymphatique et le trachome, cette dernière ayant été récemment éliminée comme problème de santé publique à Dakar. En outre, des opérations chirurgicales ont été menées pour traiter l'hydrocèle, une maladie parasitaire qui provoque un gonflement douloureux des testicules, apportant ainsi une amélioration significative pour de nombreuses personnes.
Les populations les plus vulnérables frappées par ces maladies
Les maladies tropicales négligées continuent de frapper les populations les plus pauvres et les plus isolées du Sénégal, notamment dans les régions du nord, autour du bassin du fleuve Sénégal. Selon le Dr Ndeye Mbacké Kane, coordinatrice du Programme national de lutte contre ces maladies, ces affections ont des impacts dévastateurs, non seulement sur la santé, mais aussi sur l'éducation et l'économie. « Les enfants peuvent connaître des contre-performances scolaires, les femmes peuvent devenir infertiles, et l'impact économique est significatif », précise-t-elle.
Le manque de financements : Un obstacle majeur
Malgré les efforts fournis, la lutte contre les maladies tropicales négligées est freinée par un manque de financements. « Moins de 2 % des fonds mondiaux consacrés à la santé sont alloués aux maladies tropicales négligées. C'est une situation très préoccupante », regrette Dr Kane. Bien que des progrès aient été réalisés, le financement reste insuffisant, ce qui limite l'impact de ces campagnes de prévention. En Afrique, où la charge de morbidité liée à ces maladies est particulièrement lourde, il est essentiel que ces affections soient traitées avec la même priorité que d'autres maladies plus médiatisées.
Des résultats encourageants mais des défis persistants
Au Sénégal, plus de six millions de personnes ont bénéficié des campagnes de prévention, mais des maladies comme la bilharziose et les infections parasitaires intestinales demeurent très courantes. Ces maladies représentent encore un frein important à l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui vise à éliminer ces affections d'ici 2030.
Le Sénégal a accompli de nombreux progrès dans la lutte contre les maladies tropicales négligées, mais des défis de taille demeurent. Les efforts locaux, bien qu'encourageants, sont largement sous-financés à l'échelle mondiale. La priorité donnée à ces maladies devrait être renforcée pour offrir un avenir plus sain et plus équitable aux populations les plus vulnérables. En continuant d’intensifier la prévention, les traitements et la sensibilisation, le Sénégal et d’autres pays d’Afrique pourraient un jour vaincre ces maladies qui affectent tant de vies.
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