Intel pourrait être démantelé : Broadcom et TSMC intéressés par ses activités

Intel, leader historique dans la fabrication de processeurs, traverse une période de turbulences, marquée par des difficultés financières et un changement à la tête de l’entreprise. Depuis le départ de son PDG Pat Gelsinger en décembre, la société semble plus vulnérable que jamais, avec plusieurs acteurs majeurs du secteur, dont Broadcom et TSMC, en quête d’opportunités pour reprendre certaines de ses activités.

Le rachat de la division conception par Broadcom

Broadcom, un géant des semi-conducteurs, s'intéresse de près à la division conception et marketing d'Intel, une branche dont la valeur continue de décliner. Selon des informations du Wall Street Journal, Broadcom a commencé à mener des discussions informelles pour racheter cette partie d'Intel, tout en cherchant un partenaire pour les activités de fabrication.

Les actions d'Intel ont récemment augmenté, en grande partie grâce aux spéculations concernant un rachat par TSMC, une autre entreprise taïwanaise de premier plan dans le secteur des semi-conducteurs. TSMC pourrait envisager de prendre le contrôle des usines de fabrication d'Intel, en transformant ces installations pour y appliquer ses propres méthodes de production.

TSMC : Une prise de contrôle des usines d’Intel

TSMC étudie la possibilité de racheter les usines de production d'Intel. L’objectif serait d’adapter ces sites aux méthodes de production avancées de TSMC, un défi à la fois technique et financier. Ces usines représentent un atout stratégique majeur, notamment pour la production de puces à la pointe de la technologie.

La situation devient d’autant plus complexe que ces usines bénéficient d’un soutien financier du gouvernement américain, notamment à travers des subventions dans le cadre du CHIPS Act, ce qui complique la possibilité d’un contrôle étranger. En effet, ces installations sont considérées comme essentielles à la sécurité nationale des États-Unis.

Les défis géopolitiques et techniques

Un autre obstacle majeur à la scission d’Intel réside dans la sensibilité géopolitique du secteur des semi-conducteurs. Le rachat par des entreprises étrangères, telles que Broadcom ou TSMC, pourrait rencontrer des résistances, notamment de la part du gouvernement américain, comme ce fut le cas lors de la tentative de rachat de Qualcomm par Broadcom en 2017, qui avait été bloquée pour des raisons de sécurité nationale.

En outre, les installations de production d’Intel nécessiteraient des adaptations coûteuses pour s’aligner sur les standards de production de TSMC. Cela implique des investissements considérables et des défis techniques importants, notamment la mise en place de processus de production hautement spécialisés.

La scission d’Intel : Une évolution possible ?

Malgré les obstacles, l’idée d’un démantèlement d’Intel semble de plus en plus probable. L’entreprise a déjà commencé à séparer ses activités de conception et de fabrication en créant une filiale distincte. Cette décision pourrait faciliter la scission de l’entreprise en deux entités indépendantes, offrant ainsi plus de flexibilité pour un rachat par des acteurs extérieurs.

Intel, qui a longtemps dominé le marché des puces, devra faire face à de nombreux défis pour conserver sa place dans un secteur en pleine évolution. Alors que la concurrence se renforce, l’avenir d’Intel semble incertain, mais les discussions autour d’une scission ou d’un rachat pourraient redéfinir le paysage des semi-conducteurs dans les années à venir.