La suspension de l’aide américaine met en péril la lutte contre le sida en Afrique

La suspension de l’aide américaine met en péril la lutte contre le sida en Afrique

La décision de l’administration Trump de suspendre une grande partie de l’aide internationale, pour une durée de 90 jours, provoque de vives inquiétudes en Afrique. Cette mesure met en danger des centaines de programmes vitaux dans la lutte contre le sida, notamment le Pepfar, un plan lancé en 2003 sous la présidence de George W. Bush. Ce programme, qui a sauvé plus de 25 millions de vies dans 55 pays au cours des deux dernières décennies, pourrait subir de graves interruptions. Selon le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), cette suspension pourrait entraîner la mort de plus de 6 millions de personnes en l’espace de quatre ans.

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Des effets dramatiques pour les programmes de lutte contre le VIH

Le programme Pepfar, un pilier de la lutte mondiale contre le VIH, a permis de réduire considérablement les nouvelles infections, avec une baisse de 60 % depuis 1995. En 2023, les nouvelles infections étaient estimées à 1,3 million. Cependant, l’ONUSIDA avertit que ce chiffre pourrait augmenter jusqu’à six fois d'ici 2029 si l'aide américaine venait à être coupée.

Des conséquences directes pour les malades et les travailleurs de la santé

La suspension de l’aide ne perturbe pas seulement la prise en charge des malades, mais touche également les travailleurs de la santé, dont les contrats sont de plus en plus résiliés. Des milliers de professionnels de santé à travers l’Afrique risquent de perdre leur emploi, mettant ainsi en péril les services communautaires essentiels à la lutte contre le VIH.

Dans certains pays, la fin des financements a conduit à des résiliations massives de contrats, affectant gravement l’organisation des soins. Les services de prévention, notamment la prophylaxie pré-exposition, sont actuellement suspendus dans plusieurs régions, laissant des millions de personnes vulnérables.

Un appel à l’action face à la crise sanitaire

Face à la pression internationale et aux critiques croissantes, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a autorisé une dérogation pour permettre la poursuite de l’assistance humanitaire vitale, y compris les actions de lutte contre le sida. Toutefois, cette mesure n'a pas suffi à dissiper l'incertitude, et de nombreuses initiatives restent en suspend.

Une fragilité révélée dans les systèmes de santé africains

La crise provoquée par la suspension de l’aide américaine a mis en lumière la vulnérabilité des systèmes de santé dans les pays bénéficiaires du programme Pepfar. Cette situation pourrait forcer ces pays à repenser leurs stratégies de financement et à chercher des alternatives pour maintenir la lutte contre le VIH et d’autres maladies.

Le Pepfar a joué un rôle déterminant dans la réduction de la mortalité liée au sida en Afrique, mais sa survie est désormais incertaine. La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour éviter une régression majeure dans la lutte contre cette pandémie.

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