"Un comble" : François Lenglet critique une norme européenne qui pourrait contraindre nos constructeurs à rémunérer leurs rivaux

"Un comble" : François Lenglet critique une norme européenne qui pourrait contraindre nos constructeurs à rémunérer leurs rivaux

"Un comble" : François Lenglet critique une norme européenne qui pourrait contraindre nos constructeurs à rémunérer leurs rivaux

La réglementation européenne sur les émissions de carbone dans le secteur automobile pourrait avoir des effets étonnants et pour le moins déstabilisants. Cette législation, qui impose des amendes pour les véhicules polluants, pourrait contraindre certains constructeurs européens à verser des sommes importantes à leurs concurrents étrangers. La nouvelle norme entre en vigueur en 2025 et prévoit une pénalité de 95 euros par gramme de CO2 excédentaire pour les voitures qui dépassent les 81 grammes de CO2 par kilomètre. Par exemple, une Peugeot 3008, émettant 127 grammes de CO2, générerait une amende de 4370 euros pour chaque unité vendue. D’autres modèles comme la Renault Clio ou la Citroën DS7 seraient également soumis à des pénalités substantielles, pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros. En somme, les constructeurs européens risquent de devoir payer près de 15 milliards d'euros en amendes en 2025.

Afin d’éviter ces sanctions financières, des marques comme Peugeot, Renault ou Fiat pourraient recourir à l'achat de crédits carbone. Ces crédits sont proposés par les fabricants de véhicules électriques, considérés comme plus écologiques en raison de leur absence d’émissions de CO2. Des entreprises comme Tesla, en tête de cette catégorie, ou encore le chinois BYD, vendent ces crédits. Cela signifie que, pour ne pas se voir infliger de lourdes amendes, les constructeurs européens devront acheter ces crédits à des concurrents étrangers, créant une situation où des marques européennes financent en quelque sorte les efforts environnementaux de leurs rivaux étrangers.

Cette réglementation, qui vise à réduire l'empreinte carbone de l'industrie automobile européenne, crée un paradoxe. En effet, elle prive les constructeurs européens des ressources nécessaires pour investir dans leur propre transition énergétique, tout en permettant aux entreprises américaines et chinoises de bénéficier des fonds européens. Ce mécanisme soulève des questions sur l’efficacité d’une telle politique, qui pourrait se retourner contre les entreprises du Vieux Continent, alors même qu’elles sont poussées à verser des fonds à des acteurs déjà bien avancés dans la transition écologique.

La nouvelle législation européenne sur les émissions de CO2 vise à réduire l'empreinte environnementale de l'industrie automobile, mais elle semble entraîner des conséquences inattendues. En effet, les constructeurs européens sont amenés à financer indirectement la transition écologique de leurs concurrents américains et chinois, ce qui soulève des interrogations sur l’équité et l’efficacité de ce système. À long terme, cette réglementation pourrait ne pas favoriser les entreprises européennes comme prévu, et pourrait plutôt profiter à des acteurs extérieurs déjà engagés dans la production de véhicules électriques.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires