Être l'aîné d'une famille peut être une position complexe. Après avoir été l'enfant unique, toujours sous le regard attentif de ses parents, l'aîné doit soudainement partager l'attention familiale avec l'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur. Ce bouleversement peut générer un sentiment de relégation, car l'aîné se retrouve moins au centre de l'univers parental, tout en étant souvent chargé de nouvelles responsabilités. Parfois, sans même s'en rendre compte, les parents peuvent ajouter du poids supplémentaire sur les épaules de l'aîné avec certaines remarques.
Des attentes qui pèsent lourdement
L’arrivée d’un enfant dans une famille modifie la dynamique et, bien souvent, l’aîné se voit attribuer une série de tâches supplémentaires, parfois injustifiées. Cela peut entraîner des attentes qui sont non seulement irréalistes mais aussi potentiellement stressantes. Une psychologue explique que ces attentes, souvent formulées sous forme de phrases qui semblent inoffensives, peuvent nuire au bien-être émotionnel de l'aîné. Par exemple, des phrases telles que "Tu devrais montrer l'exemple" ou "Aide ton petit frère" peuvent être lourdes de sens et générer de l'anxiété chez l'aîné.
Trois phrases courantes à éviter
1. "Tu devrais montrer l'exemple"
Cette phrase, bien qu'elle vise à encourager un comportement responsable, impose une pression inutile sur l'aîné. L’enfant se sent souvent contraint de se comporter parfaitement et à être un modèle pour ses jeunes frères et sœurs. Cela peut mener à un sentiment d'échec si l’aîné fait des erreurs, ce qui est tout à fait normal à son âge.
2. "Aide ton petit frère"
Bien que cette phrase puisse sembler positive, elle place l'aîné dans une position de "co-parent" involontaire. Au lieu de laisser l’aîné vivre son enfance, les parents peuvent, sans s’en rendre compte, l'amener à jouer un rôle parental, ce qui peut créer un stress important. Cela est particulièrement problématique car l'aîné est encore un enfant qui doit être soutenu et guidé par ses parents, tout comme ses frères et sœurs.
3. "Ne sois pas égoïste, laisse-la jouer avec tes jouets"
Cette remarque peut être perçue comme injuste par l’aîné. Non seulement les parents montrent une plus grande indulgence envers le cadet, mais cette demande renforce le sentiment d'injustice chez l’aîné qui pourrait avoir l’impression que ses besoins et ses désirs sont moins importants que ceux de son petit frère ou de sa petite sœur.
Les conséquences d'attentes irréalistes
Les attentes placées sur l'aîné d’une famille peuvent avoir des effets durables sur son développement émotionnel. Selon la psychologue Martha Deiros Collado, l’aîné, peu importe son âge, sera toujours perçu comme plus mature et capable de gérer davantage de responsabilités, ce qui peut engendrer une pression importante. En réalité, même s’il est plus vieux, l’aîné reste un enfant qui doit encore se développer émotionnellement et grandir à son rythme. Il n’est pas un adulte miniature et ne doit pas assumer des responsabilités au détriment de son propre développement.
Il est essentiel de comprendre que l’aîné, tout en ayant une place particulière dans la famille, reste un enfant qui doit pouvoir profiter de son enfance sans trop de pression. Les remarques bien intentionnées des parents peuvent avoir un impact négatif s’il ne sont pas pris en compte les besoins émotionnels de l’aîné. L'accompagnement bienveillant et l’équilibre dans la gestion des responsabilités au sein de la famille sont la clé pour que l’aîné se sente soutenu et épanoui.
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