Face à une baisse préoccupante de la natalité et une diminution du nombre de mariages, la Chine met en place des mesures financières incitatives. Certaines villes proposent désormais des primes en argent aux couples qui officialisent leur union, espérant ainsi relancer la démographie.
Une prime pour inciter les jeunes couples à se marier
Dans la ville de Lüliang, située dans la province du Shanxi, les autorités offrent une prime de 1 500 yuans (environ 197 euros) aux couples qui enregistrent leur mariage. Cette somme, bien que modeste par rapport au coût de la vie, représente près de la moitié du salaire moyen local.
Pour Zhang Gang, un jeune marié bénéficiaire de cette aide, cette mesure est une bonne initiative. "Lorsque j'en ai parlé à mes amis, ils ont tous trouvé cela très intéressant", affirme-t-il.
Une démographie en chute libre
Le nombre de mariages en Chine a chuté de plus de 20 % en un an, une tendance qui inquiète les autorités. Plusieurs raisons expliquent cette baisse :
- Le coût élevé de la vie et de l’éducation des enfants.
- Un marché du travail incertain qui pousse les jeunes à reporter leur engagement.
- Une évolution des mentalités, notamment chez les femmes, qui préfèrent se concentrer sur leur carrière.
Des aides supplémentaires pour les familles
Outre les primes au mariage, certaines villes chinoises mettent en place des allocations pour les familles. Par exemple, le canton de Shangyou, dans la province du Jiangxi, accorde des aides financières aux parents qui ont un deuxième ou un troisième enfant.
Dans la ville de Tianmen (Hubei), les familles avec trois enfants peuvent recevoir jusqu’à 165 000 yuans (21 700 euros) d’aides cumulées. Selon des médias locaux, ces mesures ont eu un effet positif sur le taux de natalité en 2024.
Une solution suffisante pour enrayer le déclin ?
Malgré ces aides, certains experts restent sceptiques sur l’efficacité de ces politiques. Feng Yuping, une entremetteuse professionnelle de Lüliang, explique que "de nombreuses femmes, mieux éduquées et indépendantes financièrement, ne voient plus le mariage comme une nécessité".
Elle souligne également un déséquilibre sur le marché du mariage : les hommes bien placés professionnellement préfèrent des femmes plus jeunes, ce qui complique les unions pour de nombreuses célibataires.
Une inspiration pour d'autres pays ?
En France, où le taux de natalité est aussi en baisse, certaines voix s’élèvent pour explorer des solutions similaires. Le sociologue Julien Damon propose même la création de services publics de rencontres ou le remboursement des sites de rencontres par la CAF.
Si l'idée peut sembler audacieuse, elle souligne un enjeu majeur : favoriser les rencontres et encourager la constitution de familles pour éviter un vieillissement démographique accéléré.
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