Les PFAS (perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées), surnommés "polluants éternels", font l'objet de nombreuses préoccupations sanitaires en raison de leur persistance dans l'environnement et de leur présence dans notre quotidien. Une nouvelle étude française, menée par des chercheurs de l'Inserm à Grenoble, met en évidence des effets particulièrement inquiétants sur la grossesse et la santé du fœtus.
Les PFAS : des polluants omniprésents
Les PFAS sont des substances chimiques qui se retrouvent dans de nombreux produits de consommation, tels que les peintures, les emballages, les vêtements, et même dans l'eau potable et l'air. Ils sont appelés "polluants éternels" car ils restent dans l'environnement et les organismes vivants pendant des décennies. Ces substances sont accusées de causer des problèmes de santé variés, dont des risques accrus de cancers, d'effets sur la fertilité et sur le développement du fœtus.
L’étude qui révèle des effets néfastes pour la grossesse
Entre 2014 et 2017, un groupe de 367 femmes enceintes et leurs enfants ont été suivis pour observer les effets de l’exposition aux PFAS. Les résultats, publiés en janvier 2025 dans la revue scientifique Environment International, suggèrent que l'exposition aux PFAS pendant la grossesse altère la santé du placenta, un organe essentiel pour les échanges entre la mère et le fœtus.
Impact sur la perfusion placentaire
Les chercheurs ont observé que l'exposition aux PFAS entraîne une moins bonne perfusion du placenta, diminuant ainsi les échanges de nutriments et d'oxygène entre la mère et l’enfant. Cette altération des échanges pourrait entraîner des complications de la grossesse, telles que la prééclampsie, une condition caractérisée par une hypertension artérielle.
Risque de bébés de faible poids
Une autre conséquence observée est un risque accru de naissances prématurées ou de bébés ayant un faible poids à la naissance. Bien que les grossesses n’aient pas été significativement plus courtes, les chercheurs ont noté que l’impact sur le poids du bébé reste préoccupant.
Un domaine d’étude encore flou
Bien que cette étude soit un pas important dans la compréhension des effets des PFAS, elle souligne aussi le besoin urgent de recherches supplémentaires. Actuellement, l'effet global des PFAS sur la santé humaine reste encore mal compris, et des études de plus grande envergure sont nécessaires pour mieux évaluer leurs risques à long terme.
Les scientifiques du groupe de recherche souhaitent répliquer cette étude à une échelle plus large et espèrent qu'une étude nationale sera mise en place prochainement pour évaluer les conséquences de l'exposition aux PFAS sur la santé de la mère et de l’enfant.
Les dangers sous-estimés des PFAS
Outre les effets sur la grossesse, les PFAS sont liés à une série d'autres problèmes de santé, notamment une augmentation du taux de cholestérol, des cancers, des effets sur le foie, les reins, et le système endocrinien, comme le souligne l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Les recherches en cours visent à mieux comprendre l'ampleur de ces dangers pour la santé publique.
Un danger à surveiller
Cette étude alerte une fois de plus sur les risques liés aux PFAS, qui ne sont pas seulement un problème environnemental, mais aussi un enjeu de santé publique majeur. Leur présence dans le corps humain et dans notre environnement pourrait avoir des effets irréversibles à long terme. Une attention accrue est donc nécessaire pour mieux comprendre et gérer ce problème de pollution invisible.


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